Galerie Le temps de la nativité

Libéré des assauts de l’angoisse, Francis Lôter peut enfin évoluer dans une nouvelle plastique. L’artiste en pleine lucidité et dans la plénitude de ses moyens accède à des formes épurées, à la rondeur et de douceur du monde. Débarrassé du tourment de ses créations antérieures, il nous livre des patines évocatrices du confort et du bien être. Les chairs ne sont plus déchirées, violentées, elles libèrent le parfum délicieux de la candeur, le chant délicat de l’innocence. L’esprit féconde le ventre de la matière, les corps immatériels se pâment sous les doigts du sculpteur qui les façonne. Et l’on s’émerveille des coloris radieux, des bleus azurés du lapis-lazuli, des verts d’eau, des oranges sanguins. La vie est là, ardente et offerte à notre regard curieux et déployé. C’est le temps bienheureux de la maternité. Les thèmes de prédilections qu’il met en avant s’organisent autour de l’éventail de l’amour, de la création, de la naissance et de la famille.

Cette période est profondément marquée par la création de bronzes dont l’utilisation n’est pas anodine, elle révèle chez Francis Lôter après l’épreuve de la douleur, une authentique volonté de créer ses propres racines par la référence à ce matériau ancestral A ce moment là toutes les créations n’évoquent plus que le temps de fusion, fusion des corps, fusion de la mère et de l ‘enfant, fusion de la matière.

La relation entre la naissance et la nature première du monde ouvre à des perspectives d’efflorescence.

Pour l’artiste, ce qui apparaît important c’est l’idée de «l’enfant fleur ». Et dans ce paysage floral il n’est pas étonnant que les références soient purement méditerranéennes.

L’usage des cactées reste récurrent et peu innocent. Fleur de la résistance, elle se présente dans sa forme la plus primitive comme l’image d’une résistance primaire à la mort et à la violence des éléments. C’est pourquoi la conjonction de ces thèmes n’est pas étonnante dans le jardin créatif de cet artiste.