La transmission…

Outre ses activités de créateur, Lôter n’a pas oublié l’importance et la nécessité de la transmission. Peu enclin aux mirages de la tentation élitiste auquel de nombreux artistes ont succombé, c’est au travers de la transmissibilité de ses savoir-faire artistiques qu’il se réalise pleinement. C’est dans ce cadre pédagogique qu’il met en évidence une authentique fonction sociale de l’art.

Ce souci honorable de la transmission chez l’artiste n’est pas chose nouvelle, elle hante l’art occidental depuis les temps les plus reculés. L’ancienne Rhétorique déjà s’intéressait aux techniques d’apprentissage liées à la reproduction. Plus tardivement, les jeux stylistiques de l’allegoria ou de la figura ont été saisis comme méthode de transmission de l’écriture sainte en particulier par les premiers exégètes. Pourtant, ce temps là n’est pas encore celui du lieu d’exposition de l’art qui ne s’affirme historiquement qu’à partir du XVIII. Il faut attendre les temps modernes et les techniques nouvelles de production d’images pour accéder à une authentique vulgarisation à laquelle tout artiste aspire au plus profond de lui-même. Le propos de Lôter est encore plus fort, il s’inscrit dans une véritable pratique d’accompagnement dans la pure tradition des apprentis. Cette situation peu commune le place dans l’interstice mystérieux qui unit de manière déférente l’artisan et l’artiste.

Si Lôter n’a pas d’élèves attitrés, il n’hésite pas à prendre des stagiaires dans son atelier ouvert à tous. Dans un réel souci de formation et de transmission des savoir-faire, il reçoit à l’année des hommes et des femmes qui ont découvert l’appel de la terre. Son atelier se transforme alors en espace de vie, entouré d’un ou plusieurs stagiaires, il guide leurs pas sur le chemin de la redécouverte de ces gestes ancestraux qui font qu’à partir d’un simple carré de terre s’élabore peu à peu une forme.

Dans ce contexte éminemment communicatif, chacune des parties y trouve son compte. Pour Lôter, c’est la simple joie du pédagogue en exercice et pour les stagiaires, le simple bonheur, de donner forme et parfois de reprendre soi-même forme, de se retrouver dans le miroir de la création. Nombreux sont, en effet les stagiaires qui se retrouvent dans cette communion si particulière avec la terre.

Les productions sont parfois étonnantes, voire saisissantes et montrent pour certains d’entre eux de véritables dons pour la sculpture.

Intervention dans le cadre de classe PAC, cours d’ « Art Plastique Sculpture » dans les collèges et lycée en 2009 à 2012.

« Totems Liberté » Chef de projet dans le cadre d’une formation de Sculptures Monumentales au Pénitencier de Nouméa (Nouvelle Calédonie)