Galerie Le temps de la réincarnation de l’amour

A nouveau les belles heures : l’Amour revient sous les traits d’une jeune femme, Nathalie. Célébration de la féminité et femmes fleurs _ ambigües orchidées _ ponctuent la plupart des œuvres de cette période. Dans le même temps, Lôter entame des recherches sur le thème du «pluriel» et du «multiple», abordant déjà le mythe de l’éternel retour qui habitera, plus tard, ses “échelles de vie” réalisées.
C’est une nouvelle rencontre amoureuse qui prend le visage d’une nymphe qui donne à l’artiste l’occasion d’un nouveau départ. A travers Nathalie, c’est la réincarnation du premier amour qui se dévoile. C’est au travers de cette nymphe de la modernité que Lôter retrouve un nouvel élan créateur. Quintessence de la féminité, la jeune femme habite de sa présence toute une succession de créations. A l’état de chrysalide, l’artiste la libère de son cocon et par là même se libère lui-même.
C’est le temps des fenêtres et des tiroirs qui s’ouvrent sur le monde, C’est le temps des ventres qui se gonflent de plaisir, c’est le temps de la turgescence amoureuse. Délivré de la pudeur et du malheur l’artiste dévoile une nouvelle féminité qui le conduit à la symbolique de l’orchidée. Fleur parmi les fleurs, elle organise par son mode de reproduction tout un fonctionnement mental et créatif chez l’artiste. Fleur particulière, l’orchidée est à la fois un visage et un sexe et c’est sa démultiplication qui donne lieu à une nouvelle série : l’homme au mille visages.

« Je » est multiple et son identité est dissimulée et masquée, et c’est dans sa quête de l’être vrai que Lôter travaille à faire tomber les masques. Chaque œuvre possède des tiroirs dont chacun renferme des secrets.

Libre au spectateur de découvrir son mystère et le mystère de l’artiste qui peut se décoder par un jeu de miroir. A travers l’homme aux milles visages ce sont des regards pluriels qui se croisent et qui fusionnent, et c’est à ce point de jonction que l’on entre dans le cycle. Par cette œuvre Lôter nous fait accéder à la dimension mythique de l’éternel retour, telle qu’elle a été soigneusement analysée par Mircea Eliade. Mieux, dans cette dernière composition, il semble que Lôter parvienne par sa création à nous faire accéder à cet état magique de l’âge d’or de l’amour éternel qui meurt et qui renaît sans cesse de ses cendres. Ainsi à travers cette œuvre, c’est une nouvelle langue qu’il nous parle et qui nous initie à cette nouvelle performance plastique.

Retour en haut